3.10.10

Les amours imaginaires

Arrivée sur les écrans français la semaine dernière du deuxième opus de Xavier Dolan, Les amours imaginaires. Voici donc ma critique - très subjective! - d'un film ayant déjà fait couler beaucoup d'encre depuis sa présentation à Cannes en mai dernier.

Francis et Marie, des amis ayant la jeune vingtaine, tombent tous deux amoureux de Nicolas. Pendant que ce Nicolas profite de l'ambiguïté qu'il attise volontairement en se trouvant au milieu de ces 2 amis, ces derniers s'entre-déchirent au propre comme au figuré pour conquérir l'inaccessible éphèbe.

Pour moi, ce film représente du cinéma comme on a plus l'habitude d'en voir. Malgré le côté contemplatif et un rythme assez lent qui ne plaira certainement pas à tout le monde, il s'agit d'une très grande réussite. La naïveté de Xavier Dolan transparaît dans plusieurs facettes du film, autant dans les relations des deux protaganistes avec Nicolas que dans les autres relations humaines, sensuelles et sexuelles avec divers amants.

Les plans de caméras font en sorte que tout ce qui est autour des personnages principaux reste flou. On se doute que les scènes sont tournées à Montréal (à l'intérieur comme à l'extérieur) puis dans les Laurentides, mais les personnages sont tellement centrés sur leur propre quête qu'ils en oublient tout autour. Le tour de force vient justement du fait qu'on a aucun point de repère extérieur tout au long du film, à part les plans des visages, et cette façon de filmer renforce le propos abordé. Le film aurait pu être tourné à n'importe quel endroit, peu importe, tellement les deux amis sont concentrés dans leur quête du Nicolas.

Une bande sonore puissante, jumelée aux plans en 'ralenti', nous entraîne dans leur univers à la fois enfiévrant et angoissant. On est aspiré par l'univers et l'esthétisme bien particulier de Marie avec son look rétro et Francis, détaché, et chacun à leur façon ils se laissent submerger par leurs envies, leurs obsessions. Un mot aussi sur les scènes en version documentaire (scènes sous-titrées, c'est du vrai québécois!!) qui m'ont fait éclater de rire à bien des moments. Mentions spéciales à la fille désabusée avec les lunettes puis à l'autre fille qui vient d'être larguée par son 'amoureux' berlinois.

Vraiment, un excellent moment de cinéma, avec plusieurs références artistiques intéressantes et une fraîcheur à la fois juvénile et mature, avec un regard et une compréhension des relations humaines à la fois surprenants et précis. Chapeau Xavier!

4 commentaires:

ditom a dit…

Je ne l'ai pas encore vu mais j'aime beaucoup ta note à propos de ce film. Elle renforce mon envie.

atomicjonas a dit…

Oui, il faut aller le voir puis revenir pour donner tes impressions! Je suis curieux de savoir ce que tu en penses.

Anonyme a dit…

Pas encore vu, prise 2. :-)

Moi aussi j'ai aimé ta "critique" et il va bien falloir un jour que je me botte le cul et aller un peu plus au cinéma (en général, pas seulement Dolan). C'est vraiment de la négligence, ou de la paresse, en tout cas quelque chose d'indéfendable, ça c'est sûr! :-D

Gilbert

atomicjonas a dit…

Que serait la vie sans cinéma? Ça me fait rêver et je me laisse transporter dans d'autres univers avec plaisir... en plus il y a des tarifs moins élevés le matin ou encore certains soirs de la semaine, alors pas d'excuse! ;)