31.3.08

Entre ignorance et érudition

Jusqu'à quel point avons-nous le droit de blâmer l'ignorance? À partir de quel moment sommes-nous réellement ignorant? Ou alors est-ce normal de ne pas être érudit sur tous les sujets? Y a-t-il des connaissances que tout le monde devrait savoir? Il y a des situations où l'ignorance n'a pas le droit d'être évoquée? Toutes ces questions me sont venues à l'esprit tout d'un coup il y a quelques semaines, alors qu'on me demandait une question qui m'a laissé bouche bée: qu'est-ce qu'une ONG?

Je n'étais pas bouche bée parce que je ne savais pas la réponse, mais plutôt parce qu'à mon esprit il était impensable qu'on ne sache pas, en 2008, ce qu'est une ONG! J'ai répondu brièvement sans faire de commentaires, et je me suis alors dit: qui suis-je pour affirmer que tout le monde devrait savoir ce que veut dire cet acronyme? Suis-je snob de penser que tout le monde devrait savoir ça? Il y a certainement des centaines d'acronymes que que je ne connais pas moi-même concernant plusieurs autres sujets...

Bref, je n'ai toujours pas de réponse et je m'interroge à savoir où l'on doit mettre la limite entre ignorance et érudition.

25.3.08

Hanami

Hanami, c'est l'art de regarder les fleurs de sakura (cerisiers) au Japon. En cette soirée de printemps à -16 degrés sous zéro, je souhaiterais plus que jamais être transporté au pays du soleil levant, et jouer le rôle d'un personnage sorti de l'imaginaire d'Amélie Nothomb. Ou tout simplement apprécier et vivre un vrai printemps, profiter de l'éclosion des fleurs de cerisiers tout en sentant l'odeur agréable qui se dégage certainement un peu partout. En buvant du saké, bien entendu! C'est souvent avec nostalgie que je me remémore les printemps de l'hémisphère sud que j'ai vécus en Nouvelle-Zélande. Le retour des fleurs après un hiver qui n'en était pas vraiment un (minimum 10 degrés), mais un retour de la flore tout de même et des odeurs agréables parfumant l'ambiance avant tout. J'ai beaucoup de difficulté à me ré-habituer aux températures froides durant des mois et des mois... à quand un vrai printemps, au retour de la verdure, des couleurs et des odeurs?

crédit photo: ici

19.3.08

Prochain épisode

S: Qu'est-ce que tu lis?
J: Oh, un livre d'Hubert Aquin, Prochain épisode.
S: Ah, Hubert Aquin comme le nom du pavillon de l'UQAM?
J: Oui, c'est ça.
S: Je ne savais pas qu'il était écrivain.
J: Je dois avouer que moi non plus je ne le savais pas jusqu'à tout récemment, alors que je l'ai appris en  regardant l'émission bazzo.tv...

Je suis souvent médusé de voir à quel point l'histoire, la politique et la culture d'un peuple peuvent se raconter dans une myriade de noms donnés aux rues, aux avenues, à divers édifices, aux lacs, à certaines places publiques,... Tous ces endroits recèlent d'une incroyable richesse qui joue le rôle de mémoire collective pour la société. Je me demande bien ce qu'on réussirait à se souvenir sans ces désignations qui font partie de notre quotidien, et ce bien souvent sans qu'on se rende compte de leurs significations. Est-ce par manque de culture, par ignorance ou tout simplement parce que je suis trop jeune, que j'ai fait le lien entre Hubert Aquin, nom d'un pavillon d'université, et Hubert Aquin, écrivain, il n'y a de cela que quelques jours à peine? Il faut dire que l'auteur s'est suicidé avant que je naisse...

J'ai beaucoup apprécié son court et premier roman datant de 1965. Un style d'écriture vraiment différent de celui que présente habituellement la littérature québécoise. Plusieurs descriptions très poétiques et lyriques nous emportent dans le tourbillon de pensée du narrateur, un révolutionnaire québécois se retrouvant en Suisse qui a la mission de tuer un agent de police canadien. 

Avec une écriture très cultivée, Hubert Aquin nous fait passer de ses idéaux en sol québécois à la psychologie de sa poursuite en sol européen. Pas sans rappeler les pensées coupables du personnage de Raskolnikov issu de la plume de Dostoïevski. J'ai particulièrement été ému par un passage décrivant les paysages de l'Outaouais, ma région natale, présentée comme un lieu utopique où s'établir. Surprenant et envoûtant. Ça donne le goût de lire le reste de l'oeuvre, c'est le moins que je puisse dire.

15.3.08

un Jour J de plus

Bon, un autre choix à faire. L'été à Gatineau ou à Montréal? Chez mes parents, entouré de mes amis depuis l'adolescence, ou alors dans une chambre quelque part à Montréal? Lundi matin, tous les étudiants de mon programme reçoivent leurs résultats d'entrevue... En même temps. Beau chaos en perspective!

J'en ai passé quatre (une pour Montréal, trois pour Gatineau-Ottawa). Coté 1: super, on a le premier choix! Coté 2: on a le deuxième choix. Coté 3: vous avez compris le principe... Coté 0: l'employeur préfère faire tout le travail seul au lieu d'être pris à travailler avec l'étudiant!

Encore faut-il que je sois coté assez élevé dans mon stage à Montréal pour avoir le choix (on était 6 à passer l'entrevue). J'ai l'impression que j'ai été bien coté, ce qui va compliquer la tâche du choix. Me connaissant, je vais choisir le choix le plus compliqué (i.e. Montréal). J'ai rarement tendance à prendre la voie facile dans mes choix de vie de toute façon, je ne vois pas pourquoi ça changerait aujourd'hui... ça en vient épuisant parfois mais c'est la meilleure façon d'apprendre! À suivre...

10.3.08

Mon pays, ce n'est pas un pays...















Crédit photo: ici.

... c'est l'hiver!
Mon jardin ce n'est pas un jardin, c'est la plaine
Mon chemin ce n'est pas un chemin, c'est la neige
Mon pays ce n'est pas un pays, c'est l'hiver

Ce refrain de Gilles Vigneault n'a jamais été aussi vrai que cet hiver! Je reviens tout juste d'un week-end à Québec où il a venté à écorner les boeufs (environ 100km/h dans la nuit de samedi à dimanche, on a perdu l'électricité deux fois dans la nuit... mais au moins on a eu le temps de regarder American gangster jusqu'à la fin). 

Ça fait bien trois années que je n'avais pas vécu un 'vrai hiver', mais là je n'en peux tout simplement plus du tout! Et dire que j'avais hâte qu'il neige... depuis la mi-novembre que je marche tous les jours dans les rues enneigées et glissantes pour me rendre à l'université. La première neige a décidé de rester cette année. Et depuis on est complètement ensevelis! Et c'est pire que pire à Québec!

Vivement le printemps et le retour du soleil. Au moins on a avancé l'heure hier soir (une heure de moins dans la week-end, mais plus de clarté le soir...).

1.3.08

Bourgault

Quelqu'un m'a demandé un jour: 'Si vous n'étiez pas Pierre Bourgault, qu' est-ce que vous auriez voulu être?' J'ai répondu: 'Un gars ordinaire avec une femme et un bungalow de banlieue.' Tout ce que je ne suis pas.
Plutôt rare que je lis des biographies. La dernière dont je me souviens avoir dévoré est celle sur Jacques Brel, il y a quelques années déjà. Aussi bien choisir de lire la vie de gens qui en ont eu une qui vaut la peine de se rappeler!

Le problème avec les biographies, c'est souvent le ton adopté. On sait habituellement par le style qu'on lit une biographie. Difficile donc pour l'auteur d'être original dans ses descriptions sans sortir du 'modèle'. Ce qui est cependant intéressant, c'est l'accès à la quantité d'informations et au travail colossal que représente un tel ouvrage.

Pierre Bourgault, que j'ai découvert sur le 'très' tard lors de ses chroniques à l'émission Indicatif Présent de Marie-France Bazzo, a probablement été l'un des plus grands orateurs dans toute l'histoire du Québec. Tout un personnage. Polémiste, chroniqueur, journaliste, politicien, la vie de Pierre Bourgault est présentée par Jean-François Nadeau sur fond de l'histoire politique du Québec des années '60 à 2000, et donc par conséquent de la naissance et de l'épanouissement du mouvement indépendantiste.

Vraiment, une lecture qui en vaut le coup. Ne serait-ce que pour comprendre l'histoire contemporaine du Québec vue de la loupe souverainiste. Jean-François Nadeau a réussi à saisir et exprimer toute l'ambiguïté du personnage qui a eu une vie par moments très difficile mais qui était un provocateur combattant. L'image qui m'a le plus marqué: Pierre dans une chaloupe en train de parcourir le compté de Duplessis (Côte Nord) dans les années '60 pour se faire élire comme député du RIN (Rassemblement pour l'indépendance nationale).