31.5.08

Sex and the city

Après des années d'attente, enfin une suite version cinéma de la série culte! LA grande question avant d'assister à la représentation: en version 2h20 (équivalent de 7 épisodes de 20 minutes!), la magie parisienne et le climax des derniers épisodes seront-ils toujours au rendez-vous?

Je dois avouer que c'est avec joie qu'on retrouve les personnages qui ont tous évolué depuis les trois-quatre années écoulées. Le film est cependant loin d'être une grande réussite sur tous les points de vue. Un scénario beaucoup moins ficelé et rythmé que celui présenté dans la série est développé. Les personnages sont un peu trop caricaturaux (Charlotte), pas toujours convaincants (Miranda) ou alors on les reconnaît à peine dans leur attitude qui les rendaient si attachants (Samantha).

Bref, ça manque de punch et de rebondissements comme la série nous y avait habitués! J'ai tout de même apprécié le divertissement, les magnifiques robes de Carrie, Bryant Park et les quelques bonnes blagues et moments touchants du films. Un peu trop rose-bonbon à mon goût et fait sur mesure pour les filles (et les fans de la série), la fin était prévisible avant le commencement et quelques détails du scénarios auraient certainement pu être coupés au montage.

Je suis sorti du film en discutant de la série plus que du film. Comme quoi la série est et restera certainement plus marquante que ce retour sur grand écran. Et ça donne envie de retrouver le ton narratif de la série, avec les questionnements de Carrie devant une thématique d'émission autour du titre. Plus de légèreté, comme la série nous y a habitués.

27.5.08

vestiges parisiens

Quelques signes qui en disent long:

- Avoir le réflexe de vouloir ouvrir les portes de métro (alors qu'elles s'ouvrent automatiquement à Montréal)
- Quand Saint-Lazare représente une gare, dans l'esprit, et non une ville de banlieue québécoise
- Lorsqu'on a tendance, au travail, à vouloir dire bonjour à tout le monde alors qu'on ne les connaît pas
- Avoir le réflexe d'aller au café en posant son sac, le matin, au boulot
- Reconnaître les anglicismes de ses voisins (prendre une marche... to take a walk)
- Arriver au travail tôt et partir tôt semble contre nature

Un océan entre ces deux pays, mais tant de richesses à découvrir!

21.5.08

Au café

Regard furtif et tangible de la part du serveur en sa direction. Le nouvel arrivant était déjà en train de le dévisager, scrutant les traits fins, symétriques et confusément près de la perfection pour un contour de visage, alors que le regard à la dérobée a suffi à magnétiser ses pupilles dans les profondeurs de celles du serveur. L’instant d’un clignement de l’œil charmé et charmant, il tomba dans un abîme amoureux, insouciant au besoin de faire appel à un quelconque système protégeant le corps et l’intégrité des sens face à un possible choc. Pénible et enivrant constat: les bras sont trop courts pour rejoindre les bords du gouffre obscur, mais pourtant l’avion décollera dans quelques heures pour un nouveau départ, ailleurs, dans une autre vie. L’amour est-il donc finalement réservé aux pantouflards banlieusards vivant en périphérie de l’endroit où se trouve réellement la vie? Eh bien non, pas ce soir. Il a décidé de prouver à l’humanité entière que le contraire est scientifiquement démontrable. Le serveur approche, léger sourire accroché à la commissure des lèvres. L’engouffré prend une inspiration, hume l’odeur fraîche du parfum aux accents de fleurs de pamplemousse, mais n’arrive pas à se lancer dans le vide puisqu’il y dégringole depuis quelques secondes. Le temps presse, mais heureusement rien n’a besoin d’être dit. Le serveur dépose son plateau, frôle la silhouette de l’inconnu et les deux hommes quittent, ne laissant derrière eux que l’écho de la clochette de la porte annonçant leur départ. 

crédit photo: ici

(Il s'agit en fait de ma participation à ce concours).

14.5.08

Gin tonic et concombre

Quoi de mieux qu'un roman 'léger' pour entamer la belle saison de l'année? Et c'est avec le deuxième récit de Rafaële Germain, Gin tonic et concombre, que j'ai décidé de débuter la saison chaude qui s'amorce à peine.

Un roman qui s'inscrit bien dans l'ère du temps: Après le Journal de Bridget Jones et à quelques jours à peine de la sortie du film tant attendu de la série Sex and the city, Gin tonic et concombre semble inspiré des deux phénomènes. Marine, à 32 ans, est toujours célibataire et passe la majorité de son temps avec ses trois hommes: son ex (Laurent), son coloc (Jeff) et son ami gai (Julien). Ils sont inséparables et passent de nombreuses heures à discuter, bruncher et... boire du gin tonic ou tout autre bouteille d'alcool qui leur tombe entre les mains (même de la liqueur de banane ou du drambui!). Mais dans la trentaine, ce n'est plus comme lorsqu'on a 20 ans... vont-ils réussir à trouver le grand amour?

C'est avec beaucoup d'humour, de blasphèmes, de sensualité et de légèreté que nous sont racontées les aventures du quatuor en général et de Marine en particulier. Je dois avouer que plusieurs situations, très bien décrites et vivantes par les réactions des personnages, m'ont réellement fait pouffer de rire. Mais on passe cependant de clichés en clichés (le gai habillé avec toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, la mère contrôlante et hystérique, la soeur écolo altermondialiste, la trentenaire sur le bord de faire une folle d'elle à chaque fois qu'elle ouvre la bouche...).

Une lecture divertissante, remplie de clins d'oeil littéraires et cinématographiques, où l'alcool coule à flot à toutes heures de la journée, mais aussi peut-être une petite centaine de pages trop longue à mon goût (environ 525 pages) puisqu'elle étirait la sauce vers la fin. À lire avec un gin tonic orné de concombres, of course! Moi qui ne savait pas qu'on pouvait servir ce drink avec des concombres, il va falloir que j'essaie!

8.5.08

Entrée en style

Jour 1 du stage. Au-delà des angoisses classiques du style 'vais-je m'intégrer à la nouvelle équipe? Vais-je comprendre le but de mon mandat sans trop dire d'inepties?', une crainte encore plus pressante m'assaillit à quelques jours du début: de quelle façon m'habiller? Je veux bien croire que je ne travaille pas au magazine Runway - The Devil Wears Prada - ou bien Mode - Chère Betty - mais vous penserez bien ce que vous voudrez, la première impression reste.

J'arrive le premier jour, après maintes tergiversations lors du choix vestimentaire, plutôt bien habillé (chemise blanche à manches longues, débardeur gris, pantalons neufs bleu marin) ... pour me rendre compte que mon superviseur porte une chemise à manches courtes - plutôt délavée! - et que le superviseur de mon superviseur est habillé d'un... polo vert fluo! Bon, je suis peut-être un tantinet trop bien habillé. Constat: je détonne, mais au moins c'est en mieux.

Jour 2. Formation toute la journée à un autre site, je ne vois pas l'équipe.

Jour 3. Bon, je crois bien que je peux m'habiller relax. J'arrive en polo manches longues - en mérino tout de même! - et là je vois l'équipe AU COMPLET qui est habillée en pantalons noirs assortis de chemises de qualité. J'ai vraiment l'impression qu'ils se sont TOUS donnés la peine pour être mieux habillés aujourd'hui alors que moi je me la joue relax après mes constats du premier jour!

Bref, tout ça pour dire que je suis un peu confus pour mon choix vestimentaire de demain. Je rapplique avec le style débardeur ou bien style polo? Ou bien on s'en fout?

7.5.08

... Maman est chez le coiffeur


Je suis allé voir ce nouveau film de Léa Pool à l'un de mes cinémas préférés - L'Ex-Centris sur la Main comme on dit par chez nous, ou bien Saint-Laurent pour ceux qui ne sont pas du coin - sans trop avoir d'attentes. Je dois avouer que j'ai été très touché et emballé par cette création.

Le tout se déroule en 1966 alors qu'une mère (Céline Bonnier) de trois enfants quitte son village québécois, au début des vacances scolaires, pour aller vivre à Londres. Élise et ses deux frères (Coco et l'adorable Benoît) ainsi que le père (Laurent Lucas) arrivent avec beaucoup de peine à s'en remettre. Entre les paysages magnifiques et l'enfance ingénue, le récit très émouvant de l'existence chamboulée de cette petite famille aisée nous est dévoilé.

Je dois avouer que je n'ai pas versé une larme tout au long de la projection, mais bien quelques-unes et je n'étais pas le seul d'ailleurs! Ce drame familial nous est présenté sous l'angle de l'enfance avec la légèreté entourant cette période - surtout en période de vacances! - et sans nécessairement que tout soit dit.

Très bonne performance des acteurs (surtout le petit Benoît, Élise ainsi que le père) dans un scénario estival à la fois simple et vivant, accompagné d'une trame sonore envoûtante. La vie comme elle est vécue, quoi!  À voir et revoir...

1.5.08

Le rivage des Syrtes

J'ai entendu parler de Julien Gracq pour la première fois sur ce blog. Poussé par ma curiosité, une recherche internet et quelques secondes plus tard j'apprenais que l'auteur du roman Le rivage des Syrtes a refusé le prix Goncourt de 1951 pour son roman. Vous en connaissez beaucoup, vous, des auteurs qui refuseraient un prix aussi prestigieux aujourd'hui? Je ne pense pas qu'il y en ait beaucoup qui le feraient, par principe, alors il ne m'en fallu pas plus pour que je me procure le dit roman à la bibliothèque de l'université.

Aldo, jeune aristocrate de la principauté d'Orsenna, obtient un poste d'observateur dans la région des Syrtes. De l'autre côté se trouve le Farghestan avec qui Orsenna est en guerre depuis trois siècles, mais où la trêve subsiste. Pour se désennuyer, Aldo observe les cartes et lors d'une expédition trop près des côtes du Farghestan, les hostilités semblent vouloir reprendre.

J'ai bien aimé cette lecture, bien que le style d'écriture ne soit pas des plus accessible (phrases longues ponctuées de maintes figures de style). J'ai apprécié les descriptions de multiples paysages et l'expression inspirée des comparaisons lors des descriptions. Pas sans rappeler Proust dans le style, les points de repères sont bien là mais puisqu'il sont issus de noms d'endroits inventés il est difficile d'ancrer le récit dans la réalité.

Ce roman se lit comme s'il s'agissait d'une rêverie éveillée, dans le flou, sans nécessairement qu'il y ait beaucoup de péripéties mais tout en offrant un récit ponctué de nombreuses réflexions. Amateurs de roman d'action et de poursuites, s'abstenir.