7.3.09

Sommes-nous... suis-je?

Une semaine que je suis de retour parmi les miens! Le temps passe vite, plus que 3 jours avant que je retraverse l'Atlantique. Beaucoup de bons moments avec ma famille et mes ami(e)s, mais aussi des interrogations qui refont toujours surface comme à chaque fois que je suis de retour ici.

La lecture de ce billet très intéressant sur la part de responsabilité que l'on peut réellement attribuer à nos parents pour expliquer nos névroses m'a fait pas mal réfléchir. En effet, depuis mon retour j'essaie de comprendre d'où vient parfois cet inexplicable fossé entre la mentalité de ma génération et celle de mes parents.

En regardant l'émission Sommes-nous... à Télé-Québec, je pense y avoir décelé un début de réponse. En effet, cette émission prend le temps de poser des questions de société très importantes à plusieurs personnes (experts autant que monsieur ou madame tout le monde). Chaque émission est consacrée à une seule question. Des exemples d'épisodes: Sommes-nous... de bons citoyens? ... cultivés? ... obsédés par le sexe? ... de bons parents? (tiens, tiens ;) Il en ressort des réponses diversifiées et des points de vue différents à chaque question posée selon la personne qui intervient, bien entendu.

Je trouve que le concept de l'émission est très pertinent et je me demande pourquoi il n'a pas été développé avant aujourd'hui. Cette introspection à la fois sur notre rôle dans la société et sur nos valeurs individuelles est justement, selon moi, ce que la génération avant la mienne n'arrive pas à faire. J'ai souvent l'impression que la remise en question, ce n'est pas pour eux. La société est telle qu'elle est, et eux aussi d'ailleurs, pourquoi chercher à changer ou bousculer les normes et façons de faire déjà établies?

Sans être un révolutionnaire, j'avais et j'ai souvent tendance - un peu trop? - à me remettre en question. J'apprends à moins le faire inutilement et à moins angoisser pour rien, mais en même temps cette façon de faire a toujours été pour moi une partie intégrée de ma façon de voir la vie, surtout depuis que cette réflexion m'a mené à faire mon coming-out à ma famille il y a 10 ans - déjà! Ou encore à changer de domaine d'étude et de travail puisqu'ils ne me convenaient pas, à terminer une relation où je n'étais pas heureux,...

Suis-je trop égoïste ou bien mes parents et leur génération baignent-ils dans l'autosatisfaction? Sûrement quelque part entre les deux...

3 commentaires:

magoua a dit…

Je crois que ce n'est pas tant une question de génération qu'une question d'âge. On ne pense pas de la même manière à 50 ans qu'à 25,la mort est plus proche. On a vécu 25 ans de plus, c'est tout. On a plus d'informations sur le système. On est pas porté à le changer s'il nous a permis d'élever de bons enfants. Et même si ça donne une inertie au système ce n'est pas mauvais, ça oblige à être plus brillant. Ce qui est ton cas.

Pour ma part j'ai fait mon coming out à 35 ans. Avant c'était trop difficile. Est-ce à dire que la vie est moins dure maintenant ? Non.

Elle est différente. Tu travailles dans un domaine important. Continue de faire de ton mieux. Il n'y a rien de plus fondamental que la relation des humains avec leur milieu.

Dans 5 ans tes parents vont te trouver génial ;-)convers

Anonyme a dit…

Ce qui est frustrant pour moi, c'est justement cette inertie du système alors que des changements importants pourraient prendre place - pour faire place à un monde meilleur - si les gens se remettaient un peu plus souvent en question.

Je sais que mes parents veulent ce qu'il y a de meilleur pour moi, mais en même temps je vois des contradictions partout autour de moi.

Je m'excuse, mais mon objectif de vie ce n'est pas de gagner le million ou bien d'arriver à ma retraite le plus vite possible, avec le moins de pénalités possible sur mon plan de retraite - quel plan de retraite? - pour enfin pouvoir... rien faire. Je ne pense pas que la majorité des gens de ma famille peuvent en dire autant, et je trouve cela très désolant. Dans quelle genre de société vivons-nous, si ces valeurs-là sont celles qui dominent? Parfois j'ai envie de crier: RÉVEILLEZ-VOUS! Il y a tellement de moyens de se rendre utile...

Anonyme a dit…

On ne peux pas remettre en question (aussi simplement que ça) ce qui a permis à d'autres de se construire. Et ce n'est pas forcément une question de génération. Mais rien, surtout pas, ne nous empêche d'essayer. Mes parents nés en 1930 ont réussi à intégrer des choses (comme l'homosexualité) dans leurs vies qui dépassaient leur compréhension car ils n'avaient pas les "bonnes" clefs.

Et il est exact qu'à 25 ans on a envie de tout faire bouger (et encore pas tous) alors qu'à 50 certains baissent les bras.