23.2.10

Futurs possibles

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Crédit photo.

Lorsque, à l'occasion, j'erre sur facebook et prends quelques minutes pour lire le fil d'actualité, le plus étonnant est certainement ce que sont devenus ces amis*. A l'ère des communications virtuelles, le contact internet avec des gens 'perdus dans la brume' depuis des lustres est bien souvent un saut temporel difficile à expliquer par la raison et laisse justement place à l'imagination. Comment en sont-ils arrivés depuis le dernier vrai contact humain?

Une copine était en couple à l'époque... aujourd'hui toujours en couple mais avec un autre homme et... un bébé en plus! Les gens bougent - ou pas du tout! - ont des enfants, changent de boulot, changent d'apparence (chocking!), ont le même regard, massacrent toujours aussi violemment la langue française (que voulez-vous?).

Ceci me fait penser à l'excellent film Mr. Nobody, vu récemment. J'ai adoré ce film qui s'attarde aux yeux, aux regards des personnages. Il explore en prospective, avec perspicacité, confusion et émotion, les futurs possibles devant des décisions prises au quotidien. Et si...? Alors...

Ayant moi-même l'impression d'être à l'instant à un - des nombreux - carrefours de la vie, je jette un regard au rétroviseur avant de prendre la voie s'ouvrant devant moi. Pouffées de nostalgies se contrarient les unes les autres. Au fil des années, qu'ai-je perdu, qu'ai-je gagné? Sûrement beaucoup... oui mais, plus de plus ou plus de moins? Quelle hantise d'essayer à tout prix de se convaincre qu'on a progressé... et le futur, lui? Pas davantage de répit, en se disant un exigeant better be incredibly good...

Bon, au final, il faut apprendre à lâcher prise... le seul endroit où l'on ait une quelconque prise, c'est à l'indicatif présent. En anglais, tout ça se résume par... get a grip.

*un ami facebook, c'est une personne qui à un moment donné est passé dans notre vie. Certains y sont toujours, mais pour la plupart ce n'est pas le cas. Ils sont là mais ils n'y sont pas.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bon, je suis un peu en retard quoique j'avais lu cette entrée bien avant aujourd'hui. :-)

Moi, il y en a plus derrière que devant, mais j'ai toujours essayé d'être "incredibly good" comme tu dis. Ça m'a parfois apporté des ennuis (les immobiles n'aiment pas quand on déplace les choses), mais j'aime mieux ça que de me confondre avec les murs.

Le présent, il est dur à agripper. On croit l'avoir saisi et, pouf, il est déjà du passé. Mais si on réussit à mettre la main dessus ne serait-ce qu'une fraction de seconde, on tient aussi dans la main un peu de notre avenir, qu'on peut ainsi modeler au lieu de seulement le subir bêtement. Je ne sais pas si tout ça fait du sens, mais ça fait drôlement songé! :-D

Gilberto (pour une semaine du moins :-) )

atomicjonas a dit…

Que de réflexions philosophiques!

Proust exprime bien (et sûrement mieux que nous!) le lien entre le présent que l'on vit et l'image du passé qui ressurgit, la réminiscence d'événements dont on se fait une certaine idée... qui reste malgré tout très subjective, quoi qu'on en dise!